Seiu Ito

Seiu Ito 伊藤晴雨 , né le 3 Mars 1882 et décédé le 28 Janvier 1961 à Tokyo.
Activités
Artiste, peintre, photographe
Biographie
Seiu Ito introduisit aux concepts du 20ème siècle les idéaux du 19ème, s'inspirant directement du théâtre kabuki et des méthodes de tortures de la fin de l'époque Edo. ll attachait ses modèles (dont sa seconde femme) avec des cordes, parfois même à d'autres objets ou encore en les suspendant la tête en bas, avant de les photographier afin d'en faire les bases de ses futurs dessins.
L'étendue du répertoire de son art a fini par lui valoir le titre discutable de "père du Kinbaku moderne".
ll est évidemment fascinant d'étudier les arts provenant de cultures lointaines, plus spécialement quand ils en dépeignent une facette tellement intime, ainsi même si vous trouviez l'art de Seiu Ito trop ouvertement provocateur, souvenez-vous que vous n'êtes peut-être tout simplement pas familier des motivations culturelles ou sociologiques qui ont abouti à son éclosion.
Commencez par vous renseigner et faites vous ensuite une opinion fondée sur une meilleure connaissance, vous pourriez alors être surpris des conclusions auxquelles vous pourriez arriver en voyant une femme attachée, entourée de cordes.[1]
Fils de sculpteur, né dans le quartier ouvrier Asakusa de Tokyo, à 10 ans il assiste à une pièce de théâtre dramatique mettant en scène une héroïne samuraï, et depuis lors s'est révélé une attirance particulière pour les femmes en situation de détresse.
Ito adopté le prénom de Seiu (s'écrivant avec les idéogrammes de "clair" et "pluie") à l'âge de 13 ans puis occupe des emplois divers tels qu'apprenti imprimeur puis plus tard journaliste reporter. Mais son intérêt pour les femmes malmenées ne fait que grandir.
Aux environs du printemps 1919, Ito engage Sahara Kise, une jeune modèle d'école d'art. Ils vivent bientôt ensemble puis elle tombe enceinte et devient sa seconde femme.
Elle pose volontiers pour son mari, qui commence à l'utiliser pour des expériences de "contraintes" proches de celles issues de vieilles gravures, la photographiant partiellement ou entièrement nue durant des séances pouvant se prolonger jusqu'à près de trois heures.
Afin de permettre à Ito de reproduire les fameuses scènes de torture de Yoshitoshi dans le Oshu Adachigahara hitotsuya no zu (La maison à Adachigahara dans le Oshu), Kise se laisse suspendre la tête en bas, accrochée aux barreaux d'une échelle alors même qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux.
Ito reproduit plusieurs autres dessins basés sur des représentations historiques de tortures judiciaires ou de "shikei" (punitions privées), ou encore de mythes et légendes de femmes en fâcheuses (ndt: ou heureuses) postures.
Ses efforts pour raviver, moderniser et populariser l'art du Shibari lui valent une reconnaissance nationale, et en prime, une respectabilité toute neuve.
L'édition de Juin 1924 du magazine national Sunday Mainichi le représente attachant et photographiant sa femme dans diverses poses.
Cet épisode fut résumé dans la rubrique HaiHai du Japan Times and Mail suite auquel un fabriquant de cordes écrivit au journal pour le sommer de ne pas faire l'apologie de l'abus de haschisch au nom de l'art.
This was digested in the HaiHai column of The Japan Times and Mail, and a rope maker wrote to The Times complaining that it should not be a vehicle for the abuse of hemp in the name of art. As the censors cracked down on art in the 1930s, Ito's fortunes declined. He was left destitute paying medical bills for his third wife, who was committed to a mental institution. Already 63 when the war ended, he nonetheless set out with renewed vigor, taking advantage of postwar liberalization to turn out a stream of prints, postcards, makimono (scrolls), pocket-size books, photo collections and illustrated books. His works ran the gamut from the simply sexual to the truly bizarre. Among Ito's two dozen titles was his most impressive "serious" work, the three-volume Nihon keibatsu fuzoku toshi (An illustrated popular history of crime and punishment in Japan), written in collaboration with Fujisawa Morihiko and published between 1946 and 1952. Like many of Ito's works that were reissued by admirers after his death, it was republished in a single hardbound volume. Ito's pioneering efforts were joined by other writers and artists who began taking up related themes. Recognizing Ito's enormous contribution to the genre, this issue of Geijutsu Shincho contains nearly 60 pages of samples of his work, photographs, self-portraits, and reminiscences by his daughter Kiku and one of his former models, Mochizuki Aeka. (MS) [2]
Chronologie
<itimeline groupsonright="false" height="250px" locale="fr" max="1970-12-31" shownavigation="true" start="1880-01-01" zoommin="12623040000000"> 1882-03-03|Naissance à Tokyo 1890-01-01|Apprenti chez Teiu Nozawa </itimeline>
Oeuvres
- Irohahiki Edo to Tokyo Fuzoku Noshi, six volumes, 1922-1932
- Seme No Kenkyu (Research on Torture), 1928
- Seme no Hanashi (Histories of Torture), 1929-9
- Rongo Tsukai (Explanation of Text)), 1930
- Onna Sanjuroku Kioku (36 Remembrances of Women), 1930
- Bijin Ranmai (Ecstatic Dance of Beautiful Women), 1932
- Nihon Hentai Keibatsu Gabu (Perverse Images of Punishment in Japan), 1930
- Hitoniku Shijo (Human Flesh Market), 1947
- Nihon Taibatsu Fuzoku Toshi (上、下) (Graphic History of Punishment in Japan, (two volumes), in collaboration with Fujisawa Ehiko), 1948
- Seme no Kenkyu (a reprint of the 1928 book), 1950
- Seizetsu Jotai Komon Shikei Higashu (Image Collection of Extreme Torture and Private Punishment of Women's Bodies)
- Seme No Korekushon
- Bijin Juniji Sene Emaki (Scroll of 12 Beauties in Torture)
Références
Liens
- Bondage film japonais de Noboru Tanaka, 1977, mettant en scène le personnage de Seiu Ito.